GUÉRISSEUSE, subst. et adj.
Emploi subst. Personne ou thérapeutique qui guérit.
− En partic. Personne qui guérit, en dehors de l'exercice légal de la médecine, par des procédés magiques ou empiriques, en vertu de dons mystérieux ou à l'aide de recettes personnelles.
À la lecture du livre « Le cercle des guérisseuses » de Jean-Philippe de Tonnac, je découvre les résonnances entre les pratiques de ces femmes et la mienne. Je vous invite à lire ces quelques lignes tirées du témoignage d'Anne-Gaëlle Piret. Merci à elle d'avoir osé et su mettre des mots sur une pratique intuitive.
« Nous descendons vers le cœur de la maison. Elle allume le chauffage électrique et je me déshabille pour ne conserver que mon slip. Je peux imaginer la difficulté d'assumer ce face-à-face lorsqu’on n’est pas protégée par « l'autorité » du diplôme, du titre, de la plaque sur la porte. Il faut du cran, et cette femme n'en manque pas. Sur la table de soin, allongé, elle me pose quelques questions. Je l'observe à la dérobée. Elle aussi s'est préparée au voyage en attachant ses cheveux, en demeurant quelques instants en silence près de moi, en fermant les yeux maintenant que le soin est commencé. Mais quand commence vraiment un soin ? Les mains sont au-dessus de moi, parcourent à distance, enregistrent les informations qui doivent orienter la gestuelle qui va suivre. » p102
« Je finis par fermer les yeux et sens l’énergie de ses mains qui passent au-dessus de moi, qui s'éloignent, et se rapprochent, s'immobilisent, touchent, repartent, puis son incroyable chant. Il monte et envahit l'espace sombre du cabinet, la grotte plutôt. Impossible de dire dans quelle langue elle chante. (...) Ses chants africains, amérindiens, parfois d'originaires des pays de l'Est, des traditions asiatiques. L'expériences est déconcertante. Les théologiens parleraient de glossolalie. Elle met un peu de temps à oser ce chant spontané durant le soin. Oser être ce que l'on est, la consigne de son maître de danse. Cette évolution, c'est le monde qui la lui demande. » p103-104
« Je me base sur les sept chakras, ou roues énergétiques, que j'associe aux auras. Je les appelle les corps énergétiques. Le magnétisme et le chant vont me permettre d'accomplir un balayage de ces corps énergétiques et d'agir sur celui ou sur ceux qui en ont besoin. La vibration du chant permet de fluidifier ce qui est « accroché » énergétiquement dans le présent comme dans le passé. Ces roues, ou chakras, doivent tourner harmonieusement pour que l'être humain soit tout entier en accord avec sa nature et la nature. Chaque corps énergétique correspond à telle ou telle potentialité qui peut être endormie ou en déséquilibre. Ce travail permet de remonter dans l'histoire de la personne et de faire des découvertes souvent inattendues. » p104
« Je vais chercher. « Aller chercher », c'est typiquement un travail chamanique ; avec le chant, je peux me déplacer d'un instant à l'autre, d'un nœud d'énergie à un autre (...) -, je lève les obstacles qui empêchent l'énergie de circuler. (...) je cherche à redonner de la fluidité à tout le corps. Ce qui m'importe, c'est la liberté de chacun. » p104-105
« Elle dit que, pour elle, le soin est une association de bienfaiteurs. Il y a trois entités : la nature, le patient et la guérisseuse. Tout le monde soit s’entendre, collaborer : le corps et la vie qui l’irrigue, la soignante, le soigné. Un engagement. Les nœuds ne se défont pas si les trois éléments ne sont pas réunis. C’est ce que l’on nomme, de manière plus savante, une approche holistique de la maladie. Raison pour laquelle elle tient à proposer trois rendez-vous. Les trois séances sont un processus de soin et de mise en confiance. » p105-106
« Soigner, c’est se laisser enseigner, dit-elle. Chacun sort du soin en ayant appris quelques choses sur lui-même, le soignant, le patient. » Anne-Gaëlle Piret
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